Un témoin qui a du chien - Jeffrey Cohen

           Chronique littéraire

Titre : Un témoin qui a du chien
Auteurs : Jeffrey Cohen
Genre : Roman, policier humoristique

403 pages aux éditions du masque

J'ai ce livre depuis quelque temps dans ma bibliothèque. Je l'avais reçu comme celui-ci dans une box livresque à laquelle j'étais abonnée. Je ferai un article à ce sujet dès que j'en recommanderai une.

Ce roman est annoncé comme un policier humoristique. Il raconte les aventures de Aaron Tucker, un scénariste et journaliste indépendant, et notamment son enquête au sujet d'un meurtre. Celui-ci aurait été commis par un jeune adulte Asperger. Tout ceci se déroule sur un fond de mésentente avec sa belle-famille au moment des fêtes de fin d'année.

Comme dit précédemment, il est resté longtemps posé sur son étagère car ce n'est pas celui qui me donnait le plus envie. Déjà le concept de policier humoristique me dérangeait : comment peut-on faire de l'humour quand on parle d'un meurtre … je ne comprenais pas très bien. 

Je trouvais le résumé en 4e de couverture un peu étrange : j'ai dû le lire plusieurs fois pour réellement comprendre, ça n'est pas très bon signe. Si l'auteur ne sait pas écrire un synopsis, qu'en sera-t-il du livre entier ?!

Je me suis finalement décidé à le sortir de la bibliothèque (il commençait à sérieusement prendre la poussière le pauvre livre). Et là, dès les premiers mots je n'ai pas été enchantée : le roman est à la 1ere personne ! Je déteste littéralement ce type de narration.

J'ai tout de même poursuivi ma lecture mais, sans aller jusqu'à dire que je le regrette, je pense pouvoir avouer que j'ai eu l'impression de perdre mon temps.

Voici point par point tout ce qui m'a dérangé.

    Les personnages :

Le personnage principal est Aaron Tucker. 

Je ne sais pas si c'est à cause de l'utilisation du "je" ou bien à cause de la courte bio de l'auteur qui ressemble étrangement à celle de M. Tucker mais je me suis beaucoup demandé si c'était une fiction ou bien une autobiographie. Disons, pour être gentil que Jeffrey Cohen s'est très fortement inspiré de sa vie pour créer son équivalent imaginaire.

Globalement tous les personnages sont très caricaturaux : le beau-frère et la belle-sœur méprisants et persuadés d'avoir la vie la plus réussie possible, leur fils arrogant, des mafieux (plus cliché tu meurs), la femme parfaite, l'enfant atteint su syndrome d'Asperger que personne ne comprend … Beaucoup trop de clichés pour moi. 

De plus on n'a pas vraiment de présentation du personnage principal. J'ai d'ailleurs eu du mal à comprendre quel était son métier. On nous parle d'enquête et de scénario, ça n'est pas très clair.

Je ne me suis pas du tout attachée à Aaron Tucker, ni à sa femme qui est censée être une bonne personne également. 

En revanche la belle famille qui est censée être détestable l'est réellement., au moins un bon point. 

    L'intrigue :

Je ne sais même pas par où commencer dans cette partie tellement j'ai de critiques en tête.

Pour faire simple je vais commencer par le commencement : on débute le roman avec un rendez-vous du héros pour proposer un de ses scénarios à un producteur. Sauf que dans le reste du roman, le scénario ne sert à rien. Pourquoi avoir écrit plusieurs chapitres à ce sujet alors ? J'ai été déçue de ne pas avoir de suite à ce pseudo-suspense de "est-ce que le scénario va être accepté par le producteur ?".

Ensuite, plus globalement, je trouve qu'il y a trop d'histoires dans l'histoire : le scénario du départ, les tensions avec la belle famille, l'organisation des fêtes, la mini-enquête pour le meilleur ami, l'enquête au sujet du meurtre par l'enfant Asperger, et par-dessus tout ça des explications sur le syndrome d'Asperger et sur les us et coutumes des juifs. Pour un roman de 400 pages ça fait beaucoup trop de sujets pour pouvoir les traiter chacun correctement. 

Au final lors de la lecture on ne sait plus vraiment où on en est. A la fin je n'avais pas l'impression d'avoir suivi une enquête mais plutôt d'avoir lu un journal intime, ça n'est pas ce qui est recherché pour un roman policier.

En ce qui concerne l'humour je ne comprends pas bien. Je n'ai franchement pas trouvé de côté humoristique à ce livre… il faudra m'expliquer. L'auteur donne juste son avis sur tout et n'importe quoi, ce qui ne m'a pas fait rire personnellement.

J'ai d'ailleurs trouvé très lourd les avis sur les juifs et leurs célébrations. Je n'ai même pas compris si Aaron Tucker les critiquait ou les aimait … pour vous dire à quel point l'écriture n'est pas claire.

Pour le style, c'est assez pauvre, quelque fois on trouve un mot intelligent au milieu d'une phrase mal construite … je ne sais pas si ça vient d'une mauvaise écriture ou d'une mauvaise traduction mais ce n'est pas très joli comme rendu. J'ai même repéré pas mal d'erreurs du style "chère" au lieu de "chair". En somme l'auteur ne restera, je pense, pas dans les annales pour sa prose.

    Le dénouement :

La fin du roman est à la hauteur des personnages : complètement caricaturale. Les méchants deviennent gentils et inversement. 

Les indices ne sont vraiment pas bien cachés, on n'a pas l'effet waouh. J'avais déjà deviné depuis un bon nombres de pages qui était le meurtrier avant que le Aaron et son fils ne le découvrent. Encore un fois c'est bien dommage pour un policier. (J'avais déjà un peu deviné la fin de Anges et démons, mais c'était moins gênant car le livre m'avait tout de même tenue en haleine)

Je ne vous dévoile rien qui vous spoilerait au cas où vous ayez tout de même envie de le lire, on ne sait jamais.

En résumé, ce roman est à mon avis un genre de journal intime, où on ne comprend pas tout et que l'auteur a voulu transformer en policier. Je n'ai trouvé aucun humour et ne lirai certainement pas d'autres romans de Jeffrey Cohen, désolé pour lui. S'il a trouvé un public pour vendre ses livres tant mieux, mais je n'en fais visiblement pas partie.

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